All is perfect - ft. Missandei

La nuit vient de se terminer. Ce sont les beaux yeux qu'Ils t'ont donné, qui ont remplacé les miens et la seule chose qui nous différencie physiquement que tes paupières révèlent alors qu'elles s'élèvent lentement. Tu mets du temps à émerger, en effet cette nouvelle vie te perturbe peut-être un peu moins chaque jour, mais elle t'est toujours étrangère. Peut-être parce que finalement, le plus déstabilisant est d'avoir l'impression d'être née il n'y a que deux lunes de cela, à cause de souvenirs d'avant totalement inexistants ?
Sortie des couches vaporeuses du sommeil, tu risques un œil au-dehors de cette tanière de fortune que vous avez construite, ton nouvel ami et toi. Khal, comme à son habitude, dort au-dehors. Tu vois cela comme une façon de te protéger d'étranges créatures la nuit, et tu te surpris à sourire d'attendrissement. Mais la réalité est toute autre ; il est évident que ce loup n'a jamais trop connu les foules. Il ressemble en tous points à un solitaire pur, et s'il ne dort pas à tes côtés c'est qu'il ne supporte pas la compagnie. Pourtant, cela t'échappe. Je m'en serais directement rendue compte, moi, et j'aurais probablement fait une scène du feu du Clan des Étoiles. Mais toi, tu te contentes de rêvasser, de sourire niaisement. À qui mon âme a-t-elle donc laissé la place ?

Une odeur attire ton attention, et tu lèves la tête, intriguée plus qu'inquiète. Te mouvant à l'extérieur de l'antre assombrie par le petit matin, tu enjambes littéralement Khal pour te diriger vers l'origine de cet effluve. Faire des rencontres est devenu quelque chose d'agréable pour toi, si bien que là-dessus, nous nous rapprochons grandement. Tu n'as simplement pas les mêmes objectifs que moi. Moi, avant que tu n'oublies tout et me fasses disparaître, j'aimais rencontrer les mâles pour finir dans leurs tanières, le soir. Je l'assumais totalement, j'étais une louve impériale qui aimait ce genre de petits plaisirs en sa période de chaleurs.
T'approchant innocemment du lupin, tu découvres un sublime mâle tricolore. J'aurais déjà débuté le jeu charnel, jouant de mes charmes innombrables. Mais cela ne semble pas être un réflexe, chez toi.

« Hm, bonjour ? Quel est votre nom ? » te risques-tu en un sourire dont je me servais pour en faire tomber des milliers, des mâles.

Et une question demeure dans ton esprit. Je le sais, j'y suis encore ; le connaissais-je avant mon Réveil ? Car si tu ne te souviens de rien, tu sais qu'il y a des choses que tu te dois de retrouver. Tu sais que tu avais une vie, avant. Tu ne sais seulement pas que c'est la mienne, tu ne sais pas à quoi elle ressemblait.