KHAL ▬ « La géhenne qui dévore mon âme est comme la doucereuse caresse d'une lame. »

Mon aura en impose, peut-être plus que ma carrure. Je suis cependant bâtit à la dure. La vie m’a rendu fort. C’est grâce à cela que j’ai échappé mainte fois à la mort. La jeunesse qui m’anime rend chacun de mes mouvements vivace. Et mes ennemis, ainsi je les terrasse. C’est là mon atout, qui contrecarre mon inexpérience. Et à cela s’ajoute bien sûr ma défiance…

Les ténèbres qui recouvrent ma fourrure m’offrent ce manteau d’ébène soyeux que je me complais à porter. Il est autant un masque qu’un bouclier. Grâce à lui, je me fonds dans la nuit comme un murmure dans le vent. Et personne ne me voit ni ne m’entend. Furtif, je me déplace. Secrets, mes crocs vous enlacent. Ce n’est que trop tard que vous les sentez à votre gorge, telle la proie que vous êtes. Car vous vous retrouvez prisonnier du baiser de la bête. Nul cri, nul supplique ne saura me délier la mâchoire. C’est ainsi que sera votre mouroir.

Seuls mes iris viennent trancher l’obscurité de mon pelage. Quoi que Dunstan y a tout de même apposé son marquage. C’est alors à Erion que je dois cette clarté dans mon regard. Face à cette noirceur qui est la mienne, c’est le dernier des remparts.

Il n’y a qu’une vérité en ce monde qu’il importe de connaitre. Le reste n’est que futilité superflue. Egarement de l’esprit. Distraction de l’âme. Cette vérité n’est en fait qu’une réalité dissimulée, dont trop peu ont conscience. Et pourtant, considérable est son importance. L’âme est à double lame. Une face de lumière et une face de ténèbres composent chacun de nous. Mais l’important est ailleurs. Car il convient encore de savoir quelle proportion celles-ci occupent à l’intérieur de nous. Est-ce la clarté qui domine ? Ou l’obscurité ? Pour ma part, je connais la réponse. A l’image de mon apparence, les tréfonds de mon être se dévoilent. Ce masque que je porte n’en est peut-être pas un finalement. Et ce regard perçant qui habite mes prunelles, vous laisse alors envisager le pesant fardeau qui m’ensorcelle. Mais vous n’en saurez rien, car je le garde jalousement, c’est le mien. Il est à moi et à nul autre, je ne le partagerai pas.

C’est un fait, je ne suis guère loquace. Ni sur moi-même, ni sur quoi que ce soit. On me prête cependant des qualités d’éloquence. Je parle peu mais je parle bien. Et surtout, je parle vrai. Je n’use pas de quelconques subterfuges comme le mensonge ou la tromperie, qui ne servent qu’à draper la réalité d’une fausse vérité. Car je ne suis pas à l’image de Dunstan. Ou du moins, pas en cela. Je me suffis à moi-même. J’ai foi en mes capacités et je le fais savoir sans retenu si l’on me provoque. Il ne faut pas réveiller les ténèbres, car nul ne peut dire ce qu’elles dissimulent réellement. Violence. Brutalité. Bestialité. Je peux me perdre moi-même dans ces moments-là. C’est alors cet instinct m’ayant tant de fois épargné qui s’éveille et me ronge. Il envahit chaque parcelle de mon être et corrompe mon esprit. Je ne suis plus moi, quelle infamie. Je me suis égaré dans ma propre obscurité. Prisonnier de ma sombre torpeur, devenant un spectre vengeur. Mon regard hagard trahit cet état second qui me submerge. Il n’y a plus qu’une unique chose que j’éprouve… Ce gout métallique sur mes babines. Ce liquide carmin qui perle de mes crocs pour s’écouler au sol par gouttelette. Le crime est commis. Et je deviens alors à la fois coupable et victime. Coupable de cette tuerie, mais victime de cette folie. Folie ? Non. Traumatisme. Car ce n’est pas de mon fait si je suis contraint d’agir comme un assassin. Voici le poids du passé. Voici le fardeau que j’aimerai tant effacer.

C’est parce que j’en ai cruellement conscience que je n’ai pour compagnes que la solitude et ma liberté. Cela me convient et je ne recherche rien de plus à aimer. Ou peut-être que si au fond. Mais qui saurait le dire, à part moi ? Personne, et tant mieux. Je garde pour moi mon dessein et mes démons. Nul ne pourra m’imposer sa volonté. Je suis mon propre chef et seuls les caprices du destin peuvent me faire plier.

10 lignes minimum sont demandées.
Décris le passé de ton personnage, les évènements importants, ce qui l'a marqué, etc. Précise également à la fin l'état de la mémoire de ton loup, c'est à dire si il a des souvenirs de son passé, ou pas, etc.