don't be scared of the world, of our lives, we'll discover the truth and we'll conquer everything | avec Yue aka Luna

Poussière d’étoiles sur le monde.
Poussière de vie et de mort qui tombe.

La douleur s’infuse dans le corps de la louve, violente, horrible, tandis que la panique s’installe. Désorientée. Elle se retrouve désorientée, à ne pas savoir ce qui se produit, à chercher une présence rassurante à ses côtés. Mais seul le vide lui répond. Un vide cruel qui amplifie cette souffrance puissante dans tout son être. Elle ne comprend pas. Elle ne comprend rien et le noir qui s’installe soudainement, la prit sans prévenir. Le vide encore plus intense. Son corps semble la lâcher. La panique s’étouffe. Il n’y a plus rien.

Poussière de mort.

C’est le monde qui part en catastrophe, c’est le cataclysme, cette catastrophe annoncée par Prosayä que personne n’avait écouté. Elle s’étouffe. Elle a peur. Le noir est de plus en plus insistant. Elle va mourir. Elle en a la certitude maintenant, son heure est venue. Mais non ! Elle ne peut pas ! Elle a des petits loups à mettre au monde. Mais elle ne peut rien faire d’autre que de se laisser prendre par la noirceur qui tente de tout prendre dans sa tête, elle ne sent même plus son corps. Yeux fermés, elle se laisse couler.

Poussière de vie.

Elle ouvre les yeux. Elle cligne à plusieurs reprises. Les informations prennent un temps avant d’être analysées par son cerveau. Elle est en vie. Elle respire toujours et elle ne comprend pas comment c’est possible et pourquoi elle a cette boule qui lui sert encore la gorge. Elle regarde autour d’elle, à la recherche de son compagnon interdite. Guérisseuse du Clan… du Clan… de quel Clan encore… elle n’arrive pas à s’en souvenir. Elle n’arrive pas à retrouver le nom des Clans, tout ce qui a rapport à sa vie, c’est bloqué, les souvenirs ne veulent pas affluer. Elle ne comprend pas. Autour d’elle, plusieurs loups se réveillent, tout autant perturbés qu’elle. Elle se lève difficilement, titube et s’éloigne assez rapidement des autres quand une décharge la paralyse. Une douleur intense. Elle hurle et tombe. C’est alors que Prosaya accourt. Elle se souvient de Prosaya. Vieille guérisseuse… mais sans plus. Prosaya est son amie, sa confidente, celle qui sait pour son aventure, mais pourquoi elles ne sont plus capables de trouver le nom et l’image de ce chef qu’elle aime par-dessus tout ? Prosaya lui fait comprendre qu’il n’y a pas de temps à perdre, il faut se dépêcher, elle est en train d’accoucher. La douleur est intense, beaucoup trop fort. Elle sent que quelque chose ne va pas.

Poussière d’étoiles.

Elle se mord les babines pour ne pas hurler. Un paquet qui tombe en premier. Yue. C’est son nom. Yue. La première-née. Et puis un deuxième. Ellyaïna. Deux petits êtres. Deux amours. Ses filles. Elle les sert contre elle. Mais ça ne va pas. Quelque chose ne va pas. Douleur. Horreur. Intense. Elle continue de saigner. Le sang ne veut pas arrêter et Prosaya n’arrive à rien. Deux petits êtres qui vivront sans mère. Le problème ? Ce sont les premières nées. Aucune louve ne possède de lait. Les premières nées sur une terre hostile dans la plus horrible des conditions. Prosaya doit innover. Trouver des plantes pour stimuler la formation de lait. Pour son amie de toujours, les deux petites seront ses protégées.

Fragment d’étoiles.

Petits battements de paupière. Soupir inaudible. Elle est un fragment d’une étoile volée en milles morceaux, la rescapée d’un ciel devenu tombeau. Yeux ouverts sur le monde et des silhouettes au loin aperçu que trop brièvement, étrangères et belles, magnifiques. Éphémères. Elle ferme les yeux de nouveau. Elle se sent si fatiguée. Sa poitrine qui se soulève faiblement. Elle veut juste dormir. Qu’on la laisse dormir.