Nos griffes pour en venir à bout - ft. Missandei

Espoir, une notion complexe qui fait opposition au déséspoir. C'est une sorte d'émotion, qui fait vibrer la vie d'optimisme, qui fait brûler la flamme, qui crie pour qu'on l'entende, qui rend léger. Alkene était alors là, courant de plus en plus lentement. Il broyait du noir, avait envie d'en finir. La flamme était éteinte, il était silencieux et son corps pourtant frêle pesait des tonnes.

Il avait oublié une chose. Que dans ce nouveau monde... Les loups n'étaient pas non plus les rois du monde. On connaissait cet Ecosystème parfois impitoyable. Parce que l'oiseau mangeait le ver, que le sanglier mangeait l'oiseau et le loup mangeait volontier le sanglier! Et même si le canidé se situait en haut de la chaîne alimentaire, il pouvait vite oublier qu'il était loin d'être le plus fort. Alkene, souvent joueur, aimait bien provoquer les autres animaux de la forêt, quitte à en manger les plus petits. Faute d'être un excellent chasseur, une chose était sûre : Dans son ancien clan, guérisseur ou pas on savait se détendre!

D'autres bribes de souvenir lui revinrent en tête. Des images de chasses en groupe! Et du guérisseur tapissant ses griffes de poison pour aller aider les chasseurs. Et puis si l'un d'entre eux tombait au combat, il pouvait être là pour s'en occuper sur le champ. Des mots comme famille et amis résonnaient plus souvent que celui de "clan", de "meute". De retour à la réalité, tout en courant, il se rendait compte qu'autour de lui il était seul. Où pouvaient-ils tous bien être?

Là, c'était une toute autre carrure qu'une musaraigne qui voulait s'abattre sur lui. Gros, presque noir, bavant de rage, des cicatrices sur quelques parties du corps : C'était un jeune ours qu'Alkene avait réussi à se mettre à dos. D'habitude l'Electron Libre était rapide, sans filer à la vitesse de la lumière il aurait pu facilement le semer! Mais comment faire quand il était fatigué, la patte endolorie , encore dans les vappes à cause de la drogue? Et puis il avait faim, trop faim!

— AAAAAAAAAH! BORDEL!

Cet ours - comparé aux autres de son genre - N'avait rien de dangereux, au contraire. Il était de petite taille, inexpérimenté. Il courait à la même vitesse qu'Alkene, qui lui criait "à l'aide" de sa petite voix aigüe et fluette, priant les divinités pour que quelqu'un vienne à son aide. Il était sur d'une chose, si un guerrier venait pour s'en occuper, Alkene pourrait l'aider à lui faire sa fête.

Ah! Qu'il devait sembler idiot hein? Le loup mexicain était à deux doigts de se faire massacrer, stone, et la scène prenait place sur un gros rocher qui était au sol.

All of these lines across my face

Tell you the story of who I am, so many stories of where I've been, and how I got to where I am

Deux lunes. Deux lunes que tu t'es réveillée pour prendre ma place, pour devenir une nouvelle personne. Que suis-je désormais ? Plus rien. Il est évident que je ne suis qu'une âme perdue, frustrée de ne pouvoir réellement avoir d'impact sur la vie que tu mènes désormais pour nous. C'est assez paradoxal, finalement, qu'une louve telle que moi, qui ne jurait que par l'orgueil, qui demandait constamment de l'attention et de la reconnaissance, soit ainsi réduite au rang de rien. Peut-être était-ce ce que le Clan des Étoiles me réservait depuis le début, à l'époque où je bafouais encore leur foi. Toi, tu en es digne.
Errant sans mot dire sur les terres d'Alcyone, tu passes tes journées à les explorer, à tenter de retrouver cette image apaisante et déroutante que tu as pu apercevoir lors de ton Réveil. Tu as reçu les bénédictions de Leith et d'Ina, et tes yeux irisés peuvent en témoigner. Mais toi, tu ne comprends toujours pas ; pourquoi toi ? Pourrait-il y avoir un rapport avec ta vie d'avant ? Je pourrais te répondre que non, que nous étions loin d'être une sainte auparavant. Mais tu ne peux m'entendre.
Deux lunes également que tu vis quotidiennement aux côtés de ce mystérieux loup d'ébène, Khal. Tu ne sais toujours pas qui il est réellement, il n'en parle presque jamais. Moi, je sais que tu ne peux lui faire confiance. C'est ma méfiance habituelle qui me le fait l'affirmer. Mais tu l'as perdue en te réveillant, teintant ton esprit de cette naïveté qui fera sans doute ta perdition, un jour... Et tu es celle qui m'a remplacée. Les Divinités devaient réellement avoir un croc contre moi.

« AAAAAAAAAH ! BORDEL ! » pousse une voix rauque, créant un écho se répercutant sur les rochers, si fort qu'il semble que ce soit la raison pour laquelle ils se mettent subitement à frémir.

Et toi, tu sursautes. Tu as cette vilaine manie de te dévoiler à ton monde, de ne jamais cacher ce que tu ressens réellement. Et dire que j'ai passé toutes ces années à me créer, à nous créer ce masque de dureté et d'instants volages à la suite de l'assassinat mutuel et violent de nos parents. Tu l'as détruit en si peu de temps, devenant cette créature molle et agréable avec absolument tout le monde, pleine de bonté et de bonnes intentions. Tu n'as même pas hérité de notre jalousie ancienne. Nous sommes deux personnes si différentes, réunies dans le même corps qui t'appartient désormais.
Te précipitant vers le cri dont j'aurais fait totalement fi si j'avais encore été Hellébore Pourpre dans ce corps blond, tu trouves un loup sombre en train de fuir un animal de taille moyenne. Je n'en avais jamais vu de tel, était-il dans la forêt de notre Clan ? C'est peu probable, ou alors c'est peut-être que je n'y passais pas assez de temps. Le fait est que toi, tu galopes pour venir en aide à cet inconnu total. Attaquant courageusement l'ourson de front, tu te mets à ronger sa carotide de sorte à en faire jaillir un jet de sang. Rapidement, la proie perd son équilibre et tombe lourdement au sol. Avec intelligence, tu décides de regarder en bas et juges utile de pousser l'animal dans le vide de sorte à l'assommer. Si le rocher sur lequel vous vous trouvez est posé au sol, il reste d'une hauteur assez importante pour faire perdre un animal de la sorte sous le choc. Tu n'as plus qu'à sauter au sol, rejoindre le corps pratiquement immobile et en rajouter un peu, laissant l'ours pousser son dernier souffle et mourir sous tes crocs.

C'est assez bas pour sauter sans risquer de blessures, mais trop haut pour grimper de nouveau. Tu ne peux donc plus accéder à cet inconnu auquel tu viens probablement de sauver la vie. Tu ne l'as pas remarqué, dans l'action, mais moi je l'ai bien vu. Cet air perdu, cette démarche pleine d'incertitudes ; il semble sous l'emprise de certaines plantes douteuses. J'étais bien plus observatrice que tu ne l'es devenue avec le Réveil, Missandei, c'est pour ça que tu ne découvriras l'état second de ce lupin que plus tard, tandis que je suis déjà au courant.

« Hum... vous pouvez descendre, maintenant ! Un temps, tandis que tu baisses la tête sur votre futur repas avec un petit sourire de satisfaction . Il ne vous fera plus grand mal. »

Il serait amusant que le loup sombre rate sa réception, sous l'emprise de ses plantes étrangères. Enfin, moi, j'aurais rigolé si j'existais encore. Toi, tu t'inquiéterais probablement de façon ridicule et quelque peu pathétique.

T A G Alkene W H E N juin 0/0 N O T E S who am i ?

››MONTY‹‹

Aussi marrant que cela pouvait paraître, Alkene se rendait compte que la vie ne tenait souvent qu'à un fil. A vrai dire, à ce moment précis, il était en quelques sortes terrifié : Un ourson, certes, on avait déjà vu plus impressionnant. Mais il voyait en lui-même feu son mentor, qui avait péri de la patte d'un ours. Aussi puissant guérisseur qu'il pouvait être, ses connaissances en combat étaient bien moindres pour en venir à bout.

Et pourtant, telle une comète, celle qui allait le libérer fusa sous ses yeux depuis son dos. Alkene n'y croyait pas vraiment. Lui, le frêle, s'écroula sur le dos, regardant la scène se dérouler sous ses yeux...! Elle paraissait un rayon de soleil, la fourrure si lumineuse projetait son ombre sur les fragments sédimentaires que composaient ces rochers volants, et majestueuse comme elle était, on peinait à la croire si guérrière, si femelle.

Parceque la vie avait ce quelque chose de terrible, et que l'équivalence se retrouvait en tout temps et en tout lieu, laisser une âme en peine dans son habitacle forçait à en libérer une autre. Alkene s'y attendait. En fermant les yeux, il sentit les quelques goutelettes de sang tâcher son museau, fraîches et précieuses. Le liquide contenait en lui la vie, mais le loup sentit qu'il y avait quelque chose qui manquait dedans, quelque chose de spirituel, d'énigmatique, qui relevait de l'aura, du monde intelligible. Il venait des veines mêmes de l'ourson qui n'aura pas le temps de perpetuer son espèce. Mais, Toxine Curatrice se savait plutôt fort face à la mort immuable - ! Loup, ours, lynx, renards... Tous n'étaient qu'un arrangement bien organisé des mêmes choses, et de la même manière que le corps de cet ours allait se décomposer pour rejoindre les plus profondes entrailles de la terre, son âme allait se mélanger à toutes les autres. Car le clan des étoiles, même si les loups en voulaient faire leur spécificité, Alkene se disait bien que toutes les espèces animales peuplant notre univers y avaient le droit elle aussi.

Mais un commun accord entre celles-ci ne serait jamais possible.

Légère Crème qu'elle était, la louve fit preuve d'intelligence et après avoir tranché la gorge de l'être en mauvaise posture, pris soin non pas d'utiliser la force brute - et intrigua Alkene en le poussant par dessus le rebord, sur la terre ferme. Chances de survie inférieures à Zéro pourcent. Elle emboîta le pas, et voilà le pauvre alcène laissé de côté, même pas le temps de se remettre de ses émotions...

Bon, pas de soucis à se faire, en quelques secondes il se savait capable de se remettre sur place. Debout sur ses pattes, la drogue avait étée assez inhibée par ce qu'il venait de se passer, de quoi moins tituber! Ses quelques plantes curatrices qu'il gardait dans le creux de sa joue étaient toujours intactes et après s'être stabilisé, vint se pencher par delà le rebord.[/i]

— HEY! cria t-il dans la direction de la louve. MERCI BEAUCOUP POUR... Euh, tu sais, L'OURS QWW--AAAAAAAH

En se penchant un peu trop, il ne remarqua pas le caillou sur le rebord, et glissa avant même de pouvoir se rattraper. Personne ne s'y attendait, vraiment! Le jeune canidé se ramassa sur le sol les quatre fers en l'air dans l'énorme flaque de sang de l'ours, et avala par erreur la Mélisse qu'il avait dans la gueule. Toussant bruyament minant son étouffement, il la recracha, ainsi que les autres plantes.

— Hugh, putain! J'me suis bien niqué sur le coup, hm.

Alkene se releva de nouveau, l'air un peu ahuri, et sourit à sa sauveuse.

— Alkene. C'est, euh, bah, mon nom. Merci de nouveau, sans toi j'y serais passé! Tu sais... J'ai l'impression d'être tout sauf un guerrier, héhé. Il marqua une pause avant d'enchaîner. L'Ours t'as t-il blessé? Le moins que je puisse faire serait de te soigner! C'est une des seules choses parmi lesquelles je suis bon.

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Étrange, je l'avais prévu. Prévu que cet étranger totalement à côté de la plaque tomberait comme une goutte de pluie solitaire - et, ma foi, plus que ridicule - sur le sol devant tes yeux ahuris. Dans un bruit d'enfer, le canidé se retrouve aux côtés de ta précédente proie, dans l'exacte même position que l'est l'ours, la seule différence est peut-être que lui, il n'est pas mort, du moins pas encore. Oui, j'ai beau être crique et parfois bien rude sur mes paroles, mais tu devrais t'y faire, Missandei, puisque je suis l'ancienne toi ; mais à quoi bon ? Tu ne m'entends pas. Tu as même oublié jusqu'à mon existence.

« Hugh, putain ! J'me suis bien niqué sur le coup, hm. » affirme-t-il en recrachant une plante dont ni toi, ni moi n'avons connaissance de l'origine ou des effets. Enfin, les effets, eux, sont quelque peu... visibles, sur l'instant.

Puis il se relève et te sourit avec bonté. Ah, Missandei, si tu savais ; j'aurais tout tenté, à ce moment précis du dialogue charnel. Si l'envie m'en avait pris, j'aurais utilisé mes charmes pour le faire tomber, dans le sens non littéral cette fois-ci, de sorte à ce qu'il se retrouve dans ma tanière. Sauf s'il ne me plaisait pas... et c'est le cas. Enfin, ce n'est pas cela, mais vu mes connaissances en mâles, je peux t'affirmer une chose : celui-ci n'est pas comme les autres. Chaque mâle attiré par nous m'a toujours regardé d'un œil bien particulier, et dans le sien il n'y a que la bonté juvénile et amicale d'un loup qui ne cherche rien, absolument rien. Oui, Missy, moi je l'ai compris, moi je sais lire en les gens : celui-là ne sera jamais intéressé par toi, ou par aucune autre femelle d'ailleurs.

« Alkene. C'est, euh, bah, mon nom. Merci de nouveau, sans toi j'y serais passé ! Tu sais... J'ai l'impression d'être tout sauf un guerrier, héhé. L'Ours t'as t-il blessée ? Le moins que je puisse faire serait de te soigner ! C'est une des seules choses parmi lesquelles je suis bon. » s'avance-t-il en un sourire bienveillant.

Tu scrutes notre corps avec attention. J'y aurais, personnellement, pensé bien avant ; je faisais toujours en sorte de préserver notre physique, puisqu'il était mon arme pour assouvir mes plaisirs. Le deuil m'a fait sombrer dans de bien étranges techniques de rédemption, ou encore de recherche du bonheur, passant constamment par la tanière d'un mâle... ou par la mienne. Je ne pouvais me permettre de devenir laide. Et j'ai réussis : te voilà à partager le même corps que moi. Et nous y sommes tout simplement sublime.
C'est ainsi que tu constates, en un sourire ridicule, la petite tache de sang perlant sur ton coussinet, lequel tu t'es évidemment râpé contre un rocher visiblement un peu trop pointu. Tu le tends vers ton interlocuteur, levant les yeux vers lui, un grand sourire aux babines. Cette situation t'amuse.

« Je suis Missandei. Et je vous remercie, Alkene ; en effet, il semblerait qu'il y ait une urgence par ici ! » t'entiches-tu en émettant un rire courroucé, dont je me servais uniquement pour séduire. Toi, tu l'as simplement adopté naturellement. Comme quoi, il reste un peu de moi en toi, inconsciemment.

Tu gardes ta patte au-dessus du sol, réfléchissant au fait qu'il t'ait tutoyé mais que tu ne lui aies pas rendu la pareille. Tant pis, Missy ; tu sais bien que nous sommes ainsi. Le langage est quelque chose de très important pour charmer quelqu'un. Du moins, c'est comme cela que je pense, moi.

T A G Alkene W H E N juin 0/0 N O T E S who am i ?

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